Tout petit ou très âgé, on considère souvent qu’il n’est pas nécessaire de “s’embêter” à améliorer son alimentation. Et à l’âge adulte, on a souvent tellement d’autres choses à faire ! Alors, y a t’il un moment plus favorable à l’amélioration de son hygiène de vie, de sa nourriture quotidienne ?
Pour le petit enfant ?
“À cet âge, il peut profiter de tout, se faire plaisir, ça n’aura pas grande conséquence.”
À moins que ce soit là que tout se joue : l’éducation au goût, l’instauration de ses habitudes, la constitution de son capital santé. On constate même un impact de l’alimentation sur le comportement des enfants.
Laisser à nos enfants le choix de leurs repas, c’est leur imposer une liberté trop lourde, car biaisée par un nombre important d’aliments ultra-transformés addictifs. Ils existent depuis moins de 50 ans et ont déjà des conséquences néfastes.
Nous ne pouvons pas demander à un enfant de résister à la publicité, à l’exemple des copains, au goût “parfait” et à l’addiction manifeste.
C’est au parent que revient le rôle éducatif et primordial d’initier son enfant à bien manger.
Pas si simple ? Bien entendu. Je suis là pour vous accompagner en consultation ou lors d’ateliers ludiques, et vous pouvez trouver de nombreux soutiens à la parentalité dans sa globalité.
Nous avons l’idée que bien manger va priver l’enfant. Hors, un enfant habitué à des saveurs variées, sans toujours saler ou sucrer sa nourriture, aimera plus d’aliments. Faites-leur goûter toutes sortes d’aliments, en acceptant que leurs goûts évoluent, participer aux achats, cuisiner avec vous, jouer autour de la nourriture.
Spaghetti à la bolognaise Versus Moules marinières ? La réaction de l’enfant n’est pas prédéfinie. Il vous est tout à fait possible, sauf exceptions, d’éduquer un “goûteur” qui saura écouter son palais, ses sens et trouvera du plaisir dans toutes sortes de plats et d’aliments.
En vieillissant ?
“On peut y être contraint par des maladies, mais sinon à quoi cela servirait-il maintenant ?“
Au contraire, au fur et à mesure des années qui passent, la qualité de l’alimentation aide à préserver la santé, à rallonger les années de vie dans de bonnes conditions.
Associée à l’activité physique, une alimentation équilibrée et saine améliore l’immunité, le maintien des muscles et donc de l’équilibre, entretient la joie de vivre et la mémoire. L’alimentation a également un rôle essentiel pour continuer de très bien vivre même avec certaines faiblesses du corps. Ce que l’on mange est essentiel pour limiter les complications du diabète ou même éviter qu’une fragilité cardiovasculaire aboutisse à un accident vasculaire mortel ou invalidant. L’alimentation que je vous conseillerai, en l’adaptant bien sûr à votre propre santé, permettra de diminuer l’inflammation de bas grade qui se retrouve dans ces groupes de pathologies et induit leur aggravation.
Malheureusement l’âge avançant de nombreuses personnes se nourrissent moins bien qu’avant. Du fait de vivre seul·e, d’avoir parfois moins d’appétit, ou moins de courage pour se cuisiner une jolie assiette à chaque repas.
Pensez à inviter la famille ou des ami·e·s régulièrement à partager le repas, une fois chez vous, une fois chez l’autre. Ou encore participez à des ateliers de cuisine pour changer de la routine et retrouver le plaisir d’une conversation animée et chaleureuse autour d’un plat savoureux.
Gardez à l’esprit que votre alimentation doit être complète, variée et équilibrée quel que soit votre âge.
- Une portion de produit animal (ou l’équivalent en protéines végétales) dont au moins 2 fois du poisson par semaine,
- Au moins 3 parts de légumes et 2 fruits,
- Des féculents semi-complets, à réguler selon votre appétit, en variant les types de grains, avec notamment des légumes secs 2 fois par semaine.
- 2 à 3 produits laitiers, de qualité optimale : non homogénéisé, provenant de brebis, chèvres ou vaches, nourries en pâturage, bio ou Bleu Blanc Cœur.
- Environ 10 verres d’eau, soit 1 litre et demi.
- Et surtout une quantité suffisante de graisses protectrices : un morceau de beurre, plusieurs cuillères d’huile (olive, complétée par colza ou noix). Avec, en plus, chaque jour, une poignée de noix, noisettes, amandes (les oléagineux).
Vous pouvez privilégier plusieurs repas plutôt que 3 trop imposants qui vous coupent l’appétit.
Il existe bien entendu beaucoup de subtilités qui nuancent ces conseils généralistes. Notamment de nombreux aliments précieux, riches en micronutriments pour compléter les bases de votre alimentation et soutenir vos besoins spécifiques, que nous abordons en entretien individuel.
Entretenez votre intérêt pour la nutrition, les aliments de qualité, les modes de fabrication artisanaux, les découvertes : cela vous évitera d’avoir recours à des plats transformés, contenant sucre, sel et additifs, dont votre santé se passe volontiers ! Prendre soin de votre alimentation permet de préserver des conditions favorables pour profiter de vos passions.
À l’adolescence ?
…Tant d’autres préoccupations que l’hygiène de vie ! Sortir, rencontrer, plaire, se confronter, découvrir le monde et les autres, et souvent à travers le regard des autres. Ce n’est pas le moment de se démarquer par des attitudes différentes de celles de ses ami·e·s. L’alimentation peut même être un ennemi, pour certaines personnes qui souffrent de leur poids et de leur image.
Parfois la réaction par rapport à la nourriture peut être dangereuse, car sans nuances et avec beaucoup d’exigences envers soi.
Et pourtant, certain·e·s de vos ados arrivent à s’intéresser positivement à ce qu’ils et elles mangent. Souvent par le biais de leur conscience écologique, ou par le refus de se laisser instrumentaliser par le marketing, qui les pousse à stopper certaines consommations industrielles. Mieux nourri·e·s, on constate des améliorations en gestion du stress, concentration, confiance en soi, sans parler de la qualité de la peau au coeur de ce tourbillon hormonal.
Un mouvement a même vu le jour en France, qui entraîne certain·e·s ados vers le végétarisme ou le véganisme. L’aspect émotionnel est souvent le moteur du refus de manger des animaux, ou plus largement d’exploiter des animaux. Il n’est pas toujours bien documenté ou accompagné. Or, à cet âge de croissance et de performance (l’école, le sport, les passions leur demandent beaucoup), il est plus sérieux de bien étudier la question, pour éviter de manquer d’éléments essentiels.
Accompagnez vos enfants en consultation de diététique, ou dans des conférences de débats sur le sujet, car vous y apprendrez vous-même beaucoup, et vous pourrez ainsi faire confiance aux choix -éclairés et suivis- de vos ados.
À l’âge adulte ?
“La vie est déjà si dense, entre le travail, les enfants, les responsabilités diverses. Et qui dit mieux manger dit dépenser plus. Ce qui n’est pas possible dans tous les budgets“. Sans problème de santé contraignant, il n’est pas fréquent de penser à améliorer son alimentation.
Et pourtant, il est primordial d’acquérir un minimum de connaissances, dans un contexte d’industries agro-alimentaires très créatives. Quand le marketing nous fait acheter les yeux fermés certains ingrédients que tout le monde sait néfastes, il faut aiguiser son esprit critique pour reconquérir sa liberté.
Car la personne qui fait les courses – l’adulte en l’occurrence :
- donne l’argent, influence les marchés économiques ,
- fait les choix pour la famille et instaure les habitudes,
- “vote” avec chaque chariot pour un système plus ou moins vertueux et durable.
Nous faisons ainsi des choix bien inconscients, comme laisser la reine des neiges décider des caries (et peut être addictions) de nos enfants, ou encore un gâteau en sachet nous faire croire que nous sommes pas capables de le faire nous-mêmes (sans additifs et avec des matières premières de notre choix).
Le critère du “c’est bon” ou “c’est pas cher” nous guide souvent. Et si nous ajoutions un nouveau critère ? “C’est bon… pour moi, durablement pour une planète moins polluée, pour une meilleure vitalité et santé, pour un plaisir plus subtil et plus vrai que les goûts uniformisés, pour l’emploi local. En accord avec mes convictions.“
À l’heure où 9 achats alimentaires sur 10 se font en supermarché, nos choix influencent la qualité proposée : Le retrait d’addictifs dangereux, l’apparition de rayons biologiques, la diminution du sel dans les plats préparés, les gammes vantant les savoirs faire régionaux, etc. Toutes ces avancées se sont faites en réponse aux demandes des consommateurs et consommatrices.
Qu’en est-il de votre santé ?
Autant l’enfant construit son corps, autant l’adulte “fabrique” ses futures maladies.
Prenez soin de votre alimentation, pour prévenir leur apparition. En fonction des risques connus, selon votre hérédité : diabète, surpoids, cancers, risques cardiovasculaires, pathologies articulaires… Aussi bien que des facteurs de risques communs à chacun·e d’entre nous : pollution généralisée, stress, sédentarité, appauvrissement des sols donnant des aliments moins denses en nutriments.
Mon rôle est de vous aider à prévenir plutôt que d’avoir à guérir, ou à vivre avec des maladies chroniques déclarées.
Vous manquez de temps ? Rappelez-vous que chaque être humain bénéficie de 24h, chaque jour. Il nous revient de les utiliser conformément à vos aspirations réelles. Posez-vous la question, au moment de choisir entre deux activités : “Dans la construction de mon bonheur, qu’est-ce qui aura encore de l’importance dans 5 ans ?“
Apprendre à s’organiser permet de ne pas alourdir la charge mentale tout en accomplissant ce qui nous tient à cœur. Cuisiner notamment. Avec tous les bénéfices à en retirer : même s’il ne s’agit pas vraiment d’une activité physique, c’est déjà moins de temps passé sur une chaise. C’est également de la créativité pour entretenir votre moral, et la sensation de vivre pleinement, dans la sensorialité. Avec, finalement, la fierté de votre réalisation servie à table !
Le budget nous freine aussi quand il s’agit d’améliorer notre alimentation au quotidien. Nous dépensions 1/3 de notre budget pour nous nourrir il y a quelques dizaines d’années. Désormais, avec l’augmentation des autres dépenses (loisirs, équipement numérique, santé), il faut se nourrir avec seulement 20% de l’argent du foyer. Ne tombons pas, en plus, dans le piège des aliments transformés très onéreux et de la restauration rapide.
Que pouvez-vous mettre en oeuvre ?
Il vous suffira peut-être d’apprendre quelques solutions, non pas pour devenir pro de l’organisation, mais pour réussir à cuisiner un peu plus sans stress, malgré un planning bien chargé. Et pouvoir par exemple emporter votre lunch box au travail, ou préparer les gâteaux du goûter de vos enfants pour éviter les emballages, dépenses et additifs superflus.
Si vous souhaitez aller plus loin et dépoussiérer vos anciennes habitudes et connaissances sur la santé, venez prendre part à “l’année pour mieux manger” que j’anime dans l’association Prêts À Mieux Manger (PAMM). Une belle opportunité et des changements progressifs, adaptés à votre situation et dans la convivialité.
Le bon moment pour s’intéresser à ce que l’on mange, vous l’aurez compris, c’est maintenant et tout le temps. Il n’est jamais trop tôt ni trop tard ! Profitez de la motivation de la rentrée et de l’instauration de nouveaux rythmes pour choisir ce qui vous convient et améliorer, pas à pas, votre alimentation.
La motivation vous sert de départ, l’habitude vous fera continuer.
Donnez-vous juste le moyen de commencer. C’est la meilleure façon d’y arriver !
A bientôt pour cheminer ensemble.